ça0908
invitation à venir voir la dernière création de l’ascenseur à poissons|cie
Les représentations viennent de démarrer à Sion au théâtre Interface. Le spectacle est reçu avec intensité. Voilà plusieurs années que je travaille à ce projet, nous espérons tourner la saison prochaine, en Suisse et en France.
ça dépend du temps qu’il fera
un portrait intime de la vie sur terre
fresque théâtrale composée de textes littéraires d’une dizaine d’auteurs
Rainer Maria Rilke, Aldo Leopold, Ovide, Baudouin de Bodinat, Paul Gadenne, Kaspar Hauser, Andreï Tarkovski, Christian Emery, Philippe Lacoue-Labarthe, Georges Büchner, Pier Paolo Pasolini, Jean Torrent
Mise en scène Geneviève Guhl, collaboration Jean Torrent, assistante à la mise en scène Francine Wohnlich, scénographie Eliane Beytrison Richard Jean
jeu Nathalie Boulin, Didier Carrier Franziska Kahl
costumes et collaboration à la scénographie Florence Magni Danielle Milovic Katrine Zingg Tatiana Auderset
« Travailler, je continue, les yeux fixés sur je ne sais quoi. Mais que m’importe une idée si elle ne doit plus être pensée à deux ? »
THéÂTRE INTERFACE
sion route de riddes 67
DU 18 SEPTEMBRE AU 5 OCTOBRE 2008 DU JEUDI AU SAMEDI à 20H15 ET LE DIMANCHE à 19H
RENSEIGNEMENTS ET RESERVATIONS AU 027 203 55 50
Pour plus d'infos sur le spectacle : www.theatreinterface.ch
Puis le spectacle sera joué,
du 24 octobre au 9 novembre 2008 à 20h30, sauf le 26 oct et le 2 nov à 19h, le 7 et 8 nov à 21h30,relâche lundi au Théâtre du Grütli, black box - Réservations au 022 328 98 78 ou reservation@grutli.ch www.grutli.ch
Voici ce que j’ai vu d’autre : à la frange des villes il y a toujours de ces quartiers aigres et maladifs où il semble que la vie pousse en désordre, inutile, dénudée et bizarre comme dans ces terrains vagues tout mélangés d’ordures. Et chaque fois au gré de cette promenade rencontre-t-on, abandonné aux saletés et aux excréments d’un trottoir, un matelas qui exhibe au grand jour le mystère de sa face anonyme souillée d’écoulements. Et qui se dresse alors je ne sais comment devant les yeux de mon imagination comme l’authentique saint suaire de Turin de nos vies honteuses et bafouées. In La vie sur terre, réflexion sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes, Baudouin de Bodinat
prochaine création 08-09
« Nous sommes des génies de connaissance sur tout ce qui concerne la nature et la physique du monde, mais nous ignorons profondément ce que nous sommes. Quand ces deux attributs se réunissent nous devenons destructeurs. […] Notre ère est celle du génie mais aussi celle de l’ignorance et de l’épuisement » Edward Bond
ça dépend du temps qu’il fera
un portrait intime deLa vie sur terre
théâtre création
l’ascenseur à poissons|cie
membre de ACTE
c’est en faisant sien son héritage que se constitue notre humanité
à Léonard, l’ami qui me manque
Ce projet s’inscrit dans l’activité du collectif ACTE (Association Création Théâtre Ensemble) qui regroupe trois compagnies indépendantes et une comédienne : L’ascenseur à poissons|Cie, la Compagnie ensemble pastel-pirates dirigée par Martine Paschoud la comédienne Franziska Kahl. 2007 a la cité. Constitution
ça dépend du temps qu’il fera
un portrait intime deLa vie sur terre
est une provocation que je m’adresse.
Une mise en situation : celle de constituer, le temps et l’espace de la représentation d’un spectacle et avec la collaboration d’une équipe, un portrait de la vie sur terre.
Le portrait est dit " intime " en ce sens qu’il sera issu de notre vision personnelle.
Si le sujet est extrêmement ouvert et vaste, les contenus envisagés ne sont pas "généraux" mais pointeront au contraire et de façon radical certains thèmes.
Si l’idée de portrait induirait la fixité d’un instantané, il ne délimitera pas, ni ne répertoriera des réponses mais suscitera une pensée active dans la réception du spectacle.
le spectacle
a la forme d’un rêve. Forme libre, précise et poétique. Il donne l’impression de se dérouler par associations libres. Il échappe à tout enchaînement systématique. Le montage des textes avance par fractures, parfois par couches superposées. S’entrechoquent et se côtoient différentes écritures, différents niveaux de langage. Il n’y a pas d’histoire, au sens traditionnel, ou l’on raconterait au moyen d’une narration classique et de personnages. Au contraire, le sens ne se constitue, ne s’élabore qu’avec le mouvement, les frottements et cohabitations, enfin par la composition induite par le montage ; un mouvement général traverse tout le spectacle, dont le sens n’émerge vraiment qu’une fois la chose dite et accomplie. Voir n’émergera que dans le souvenir du spectateur.
notes dramaturgiques et esthétiques
toujours une lecture polysémique – invitation au public à penser
le point de vue|
le spectacle évoque et dépeint une pensée qui creuse son sillon dans la vie intérieure de quelqu’un. Quelqu’un d’occidental. Par exemple, quelqu’un à Genève. Quelqu’un qui cherche à trouver du sens au chaos environnant. Et qui cherche aussi à se comprendre lui-même. Va-et-vient entre lui et le monde.
Il s’agit de donner à voir l’intérieur de quelqu’un. Ainsi, sur scène, quelque chose se passe, comme un rêve. Mais cela n’est pas explicite, le rêveur dont je parle n’est pas mis en scène. Cette donnée a structuré le montage des textes que le spectacle présentera. Et donne le ton et la direction d’une transposition libre : traduire sur scène un monde intérieur.
Quelques principes de base : il n’y a pas de réponses définitives – ne pas fuir des questions inconfortables – aboutir à des propositions sans pour autant donner des solutions définitives
les textes – des écritures – déroulement en escalier - fractures |
tout en suivant un mouvement précis, descendant-ascendant, les matériaux textuels sont à la fois des écritures très différentes, et des propos à des niveaux divers. C’est une façon sculpturale de mettre ensemble des textes, créer des chocs et des surprises, afin de passer du sensoriel à l’esprit. En se mettant en résonance, la percussion des écritures va accentuer leur relief et leur rythme singuliers. Une proposition d’écriture théâtrale pour inviter à de l’inhabituel, à un regard autre. Ce n’est pas une histoire qu’on suit, mais une pensée. Une certaine vision ‘’psychanalytique’’ du monde. Vision du monde par l’intérieur, l’intime, vision de formes intérieures, incurvées, ‘’en négatif’’. Va et vient entre soi/l’intime et l’autre/le monde. Ce montage met à distance tout en impliquant ; manière d’éveiller la pensée du spectateur ; manière pour nous de réinventer le théâtre.
la distance – la choralité – le personnage - l’espace et le son |
l’écriture du spectacle passe par le parcours engagé des acteurs. Un relais de la parole superposé à un relais de situations muettes concrètes, parfois poétiques.
Quelles ‘’images’’ ou situations sur quels textes ? Dans quelle situation ou sur quelle image surgit soudain une parole, quel lien ténu, paradoxal ou métaphorique, les relie ou ne les relie pas ?
L’espace – lieu métamorphique – espace de mémoire – miroir, espace "réfléchissent" |
L’espace sera polysémique. Sensuel au sens plastique. Des tours de pneus tantôt dangereuses, tantôt sacrées. Du sable, de la terre, de l’eau, des éléments qui marquent les corps et les espaces. Un espace qui lui aussi s’écrit. Peintures qui descendent des cintres, obstruent, structurent l’espace.
Dans le son, du feu, un incendie. Dans le son aussi des bruits de machine à café superposés à de la musique, du vent, de l’eau, des bruits de voitures, d’engins, d’avions, de vaisselle. Une bande son autonome, tissu en soi d’un portrait de la vie sur terre. Les sources sonores ne sont pas alignées mais intégrées à l’espace pour le sculpter.
Théâtralité des géométries entre textes, acteurs, espace matériel et sons.
Le mythe de Narcisse traîne ici et là, tout au long du spectacle : figure emblématique, fantomatique choisi pour signifier le temps dans lequel nous vivons.
Un spectacle, composition en forme de fresque : tableau d’ensemble d’une époque, d’une société, etc.
beau temps
nous espérons jouer ce soir 10 juillet 2007
REPRESENTATIONS AU GALPON
lefunambuledeJeanGenet EDITIONS GALLIMARD & La femme assise à C.G.G. un texte dans un espace en plein air à la tombée du jour ou dans tout autre espace large, profond et vide avec la collaboration du Théâtre de et du Petithéâtre de Sion Je le sais bien que le ton de voix le plus vrai je l'aurai quand je parlerai, quand j'écrirai pour les morts. C'est difficile de faire quelque chose qui ne soit pas un mensonge ni un faux-fuyant. JeanGenet
l’ascenseuràpoissons|cie&THEATREDEDAL
à Genève, au Théâtre du Galpon
accès aux personnes en chaises roulantes
site Artamis, 21, boulevard Saint Georges
du 21 au 24 juin 2007 à 21h15
accueil dès 20h15
http://www.galpon.ch/
réservations par tél ou sms au 078 775 96 71
à Sionaccès aux personnes en chaises roulantes
CARRIERES LUGINBüHL| route de la Drague
(proximité de la sortie autoroute : Sion Ouest)
du 4 au 15 juillet 2007 à 21h15 du mercredi au dimanche,
bar et petite restauration dès 20h15.
Plan d’accès aux carrières http://map.search.ch/1951-sion/rte-de-la-drague-1
RÉSERVATIONS par tél ou sms : 079 433 24 68
En cas de temps incertain, téléphonez au 1600, rubrique 5 (50ct l'appel, 50ct la min)
Informations et contact : 078 775 96 71
Un fil tendu vers l’essentiel Ceux qui
Un fil tendu vers l’essentiel
Ceux qui connaissent le travail de Geneviève Guhl savent que le théâtre est une façon d’appréhender un phénomène que nous percevons mal, mais dont nous sommes conscients qu’il nous rassemble en une même espèce du règne animal. Il y a deux ans, au Petithéâtre de Sion, sa mise en scène d’O vous frères humains, d’Albert Cohen, exprimait la difficulté d’être homme parmi les hommes. Aujourd’hui, avec Le Funambule et la femme assise, en dressant le portrait en mouvement d’un funambule, Geneviève Guhl trace à grands traits l’équilibre halluciné où se joue le travail d’un artiste.
S’il y est souvent question de la mort, c’est qu’il s’agit d’un poème en creux sur la vie, une vie déshabillée, mise à nu, dépouillée des artifices du théâtre : le plein air aide à toucher les conditions essentielles de la création artistique, comme dans les légendes gothiques (écrit Genet), les saltimbanques, n’ayant rien d’autre que leurs tours à offrir à la Vierge la Drague
Après Genet, Geneviève Guhl actionne les ressorts intimes et collectifs de la représentation, elle tend vers le brut de la scène (des planches posées sur le gravier), dans le brut du spectacle (un poème dit, une musique) et nous emmène, sinon dans les tréfonds de nous-mêmes, du moins dans les environs de l’organe qui sécrète le goût des arts ou le besoin de les pratiquer.
Bastien Fournier, le 3 juillet 2007
L’atelier d’Alberto Giacometti, Jean Genet 1954
L’atelier d’Alberto Giacometti, Jean Genet 1954
Extrait :
Elles me causent encore ce curieux sentiment : elles sont familières, elles marchent dans la rue. Or, elles sont au fond du temps, à l’origine de tout, elles n’en finissent pas d’approcher et de reculer, dans une immobilité souveraine. Que mon regard essaye de les apprivoiser, de les approcher et - mais sans fureur, sans colère ni foudres, simplement à cause d’une distance entre elles et moi que je n’avais pas remarquée tant elle était comprimée et réduite au point de les faire croire toutes proches - elles s’éloignent à perte de vue : c’est que cette distance entre elles et moi soudain s’est dépliée. Où vont-elles ? Encore que leur image reste visible, où sont- elles ? (Je parle surtout des huit grandes statues exposées cet été à Venise).
Je comprends mal ce qu’en art on nomme un novateur. Par les générations futures une oeuvre devrait être comprise? Mais pourquoi ? Et cela signifierait quoi? Qu’elles pourraient l’utiliser? A quoi? Je ne vois pas. Mais je vois bien mieux - encore que très obscurément - que toute oeuvre d’art, si elle veut atteindre aux plus grandioses proportions, doit, avec une patience, une application infinies depuis les moments de son élaboration, descendre les millénaires, rejoindre s’il se peut l’immémoriale nuit peuplée de morts qui vont se reconnaître dans cette oeuvre.
Non, non, l’oeuvre d’art n’est pas destinée aux générations enfants. Elle est offerte à l’innombrable peuple des morts. Qui l’agréent. Ou la refusent. Mais ces morts dont je parlais n’ont jamais été vivants. Ou je l’oublie. Ils le furent assez pour qu’on l’oublie, et que leur vie avait pour fonction de les faire passer ce tranquille rivage où ils attendent un signe - venu d’ici - et qu’ils reconnaissent.
Encore que présentes ici, où sont donc ces figures de Giacometti dont je parlais, sinon dans la mort ? D’où elles s’échappent à chaque appel de notre oeil pour s’approcher de nous.
REPRESENSATIONS ANNULEES MAIS...
Cher public,
C’est avec une grande tristesse que j’écris ces lignes pour vous annoncer que le spectacle Le funambule de Jean Genet & la femme assise ne se jouera pas aux abords de La Gare des Eaux-Vives.
En effet, malgré des autorisations demandées et obtenues pour jouer dans ce lieu près de la gare des Eaux-vives, il ne m’a pas été informé de l’obligation de faire une demande à un certain service. Celui-ci, en dernière minute, ne nous a pas autorisé de jouer sur ce terrain magnifique et poétique. Je suis persuadée pourtant que cet espace aurait reçu superbement notre spectacle qui a été pensé et créé dans l’idée d’une grande simplicité afin de se marier à cet endroit de façon harmonieuse et profonde. Cette démarche visait à investir volontairement un lieu dans la marge. Projet Dans l’immédiat nous sommes en train d’essayer d’organiser quelques représentations qui devraient avoir lieu entre le 14 et le 17 juin dans un théâtre. Il sera, par ailleurs, peut-être repris à Genève dans une année pour de plus longues représentations et en plein air, tel que ce projet a été conçu à la base. En principe les représentations prévues à Sion aux carrières Lunginbühl, du 4 au 15 juillet 2007 pourront avoir lieu. Pour tout renseignement à ce sujet : 078|775 96 71. Je vous prie de recevoir, Cher Public, mes excuses les plus respectueuses. Pour L’ascenseur à poissons|Cie Et pour toute une équipe qui a travaillé sur ce spectacle. Geneviève Guhl, metteur en scène Genève, la gare des Eaux-vives, le 30 mai 2007